Nom d'un chien de André Alexis
Publié le 29 Mars 2016
Tout commence par un pari alcoolisé entre Hermès et Apollon : si les animaux avaient l’intelligence humaine, seraient-ils aussi malheureux que les hommes? Les deux dieux décident alors d’accorder conscience et langage à un groupe de chiens passant la nuit dans une clinique vétérinaire de Toronto. Tout à coup capable d’élaborer des raisonnements plus complexes, la meute se divise : d’un côté les chiens qui refusent de se soumettre à ce nouveau mode de pensée, de l’autre les canidés progressistes qui y adhèrent sans condition. Depuis l’Olympe, les dieux les observent, témoins de leurs tâtonnements dans ce nouveau monde qui s’offre à eux. Car, si Hermès veut l’emporter, au moins un des chiens doit être heureux à la fin de sa vie. Alexis André nous offre une réflexion douce-amère sur les beautés et les dangers qu’implique la conscience de soi. Nom d’un chien, oscillant entre rêverie et désillusion, à la fois hilarant et dérangeant, remet au goût du jour la satire animale dans la droite lignée d’Orwell et Kipling, le mordant en plus.
Enfin je livre ma chronique sur Nom d'un chien de André Alexis, traduit de l'anglais (Canada) par Santiago Artozqui, Editions Denoël 2016. En choisissant ce livre, le résumé me plaisait bien mais au final j'ai trouvé que c'était une lecture difficile.
l'histoire est celle des dieux Hermès et Apollon qui, lors d'un pari, décident d'accorder la conscience de soi à un groupe de chiens. L'objectif du pari? Il faut que l'un des chiens meure heureux.
On va donc suivre cette troupe et leur transformation. Le livre va s'intéresser à la psychologie mais aussi au rapports sociologiques entre chiens et entre chiens et humains.
Le livre est assez court mais j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire du fait que c'est une satire. Je n'ai pas toujours compris où l'auteur voulait en venir.
Les personnages sont en revanche sympathiques, comme Majnoun, d'autres plus énervants comme Prince. Au final, il reste le personnage principal et victime du bon vouloir des dieux.
Au niveau de l'écriture, celle-ci est agréable. La plume de l'auteur sait être juste quand il faut et plus acerbe dans certains passages.
Au final, la lecture n'est pas désagréable mais il faut arriver à appréhender la vision de l'auteur dans cette satire, qui pour moi a été plus complexe que, par exemple, La ferme des animaux de George Orwell.
Si vous aimez les satires en général, ce livre est fait pour vous car il a quand même de nombreuses qualités
Il était traumatisant de se savoir un simple chien, tout en vivant dans un monde où les autres chiens vous traitaient comme si vous étiez autre chose. Pour lui, tous les anciens plaisirs - renifler un anus, fourrer sa truffe dans les parties génitales d'un ami, monter les chiens de statut inférieur - s'accompagnaient désormais d'une gêne handicapante. De ce point de vue, Atticus, Majnoun, Prince et Rosie étaient pareils. les quatre tendaient à s'abîmer dans des réflexions que tous sauf Prince - et dans une certaine mesure Majnoun - auraient abandonnées pour pouvoir se plonger à nouveau dans la communauté des chiens.
Prince était le seul à avoir entièrement adopté la modification de sa conscience. C'était comme s'il avait découvert une nouvelle façon de voir, un angle qui rendait étrange et merveilleux tout ce qu'il avait connu auparavant.